Écoquartier Plaines-du-Loup
Plaines-du-Loup
Le projet des Plaines-du-Loup est un développement immobilier initié par la ville de Lausanne dans le but d’enrayer la crise du logement qui sévit dans la commune depuis les dernières années. Avec un taux de logements vacants qui est descendu en bas de 0.35% (2019), la ville est face à un problème criant d’accessibilité au logement. D’ici 2034, le projet compte accueillir près de 11 000 habitants-emplois dans ce nouveau quartier.
Charles-François Thévenaz Site d'implantation du projet des Plaines-du-Loup
Charles-François Thévenaz Site d'implantation du projet des Plaines-du-Loup
À cheval entre la préservation de son territoire, l’accessibilité des services et le développement, la ville s’est tournée vers la densification d’un secteur peu exploité à l’intérieur de son périmètre urbanisé. Se trouvant au nord-ouest du centre-ville, le projet des Plaines-du-Loup s’implante sur d’actuelles infrastructures sportives détenues à 95% par la Ville de Lausanne. En partant littéralement de zéro, tout doit être fait. C’est pourquoi, dès 2010, la ville lance un premier concours pour le futur Plan directeur localisé (PDL) du nouveau quartier. Remporté par la firme d’architecture Tribu architecture, le projet lauréat propose l’intégration d’une grande majorité des critères initiés par l’administration municipale tout en apportant une offre de logements pour
8 000 habitants en plus de 2 500 emplois dans le quartier. La proposition solutionne le remaillage des quartiers limitrophes, tout en prenant en considération la mobilité, la mixité sociale, la mixité fonctionnelle, l’énergie ou encore le paysage, qui se retrouve maintenant dans le plan directeur Lausanne 2030.
La subdivision fonctionnelle
En 2013, le bureau chargé (Urbaplan) du développement programmatique du PDL avance deux méthodes de subdivision permettant d’assurer la mixité sociale et la mixité fonctionnelle du projet. Celles-ci visent à éviter le phénomène d’éco-gentrification, qui affecte de tels types de projets ailleurs, où ces investissements ne profitent qu’aux classes sociales supérieures.
La politique des quatre quarts est une méthode d’attribution des parts d’un investissement entre investisseurs qui empêche un monopole ou une majorité de l’ensemble. Dans le cas actuel, la ville, les coopératives d’habitations, les sociétés privées et les institutions privées investissent chacun à hauteur d’un quart du coût global.
Bien que cette politique peut donner de bon résultat par soi-même, une autre s’ajoutera afin d’assurer l’accessibilité sociale de l’investissement. La politique des trois tiers permet de définir trois types de logements où les deux tiers ne sont pas soumis aux conditions du marché. Pour le projet des Plaines-du-Loup, 30% des logements seront subventionnés, 40% seront à loyers régulés et les 30% restant seront laissés aux conditions du marché.
Quartier 2000 Watts
Sur le plan énergétique, la ville de Lausanne pousse, à travers le projet des Plaines-du-Loup, le concept de la Société à 2000 Watts. Ce concept énergétique a été développé par l’École polytechnique fédérale de Zurich (ETH), en 1990, dans le cadre du projet Novatlantis. Le modèle est en réponse directe à la conscientisation et aux signes croissants des changements climatiques. Le groupe de recherche propose donc une réduction par trois de la demande en puissance continue moyenne des individus occidentaux (6000 watts). « Ce concept repose sur le triple objectif de répartir équitablement les ressources énergétiques disponibles à l’échelle planétaire, de lutter contre le réchauffement climatique et d’opérer cette mutation écologique et solidaire tout en maintenant notre qualité de vie. » L’objectif est de réduire la consommation actuelle suisse de 8.6 tonnes par an par trois, pour éventuellement atteindre un idéal d’une tonne par an par personne. La ville compte faire de ce quartier le premier grand ensemble appliquant ce concept énergétique. Le projet bénéficiera également d’une alimentation provenant de sources d’énergie renouvelable. L’applicabilité de cette méthode s’étend donc à toutes les phases du projet, de la construction à l’exploitation.
Ville de Lausanne
Ville de Lausanne
Ville de Lausanne
Romulus et Rémus Bunq SA architectes Jean-Jacques Borgeaud architecte-paysagiste
Romulus et Rémus Bunq SA architectes Jean-Jacques Borgeaud architecte-paysagiste
La diversité architecturale
Les investisseurs privés et les coopératives d’habitations seront amenés à se disputer des lots dont l’attribution se base sur des critères de qualité et de programmes déterminés par la ville. Par ailleurs, chaque investisseur est alloué à un potentiel de 120 logements afin de limiter l’uniformité attribuable aux grands ensembles résidentiels. Pour la ville, la diversité passe également par celle du bâti afin de créer des milieux conviviaux et représentatifs du contexte urbain. Tout au long du processus, la ville n’est pas à la merci des investisseurs, elle conserve un pouvoir sur le développement de chaque projet et peut ainsi veiller au respect des exigences initiales.
Dans le cas actuel, 21 lots sont distribués entre 18 investisseurs et 12 bureaux d’architectes travaillent à la conception des ensembles résidentiels. Cette condition du projet a le potentiel d’atteindre une diversité sur le plan architectural par la pluralité des intervenants en architecture. Toutefois, la ville n’oblige en rien les investisseurs à organiser des concours d’architecture, donc le potentiel d’innovation est quelque peu diminué. Néanmoins, la configuration du PDL permet une présence multifonctionnelle et multi typologique à l’échelle du quartier.
Danse avec les loups Nicolas de Courten architecte
Danse avec les loups Nicolas de Courten architecte
Danse avec les loups Nicolas de Courten architecte
Danse avec les loups Nicolas de Courten architecte
Meier + associés architectes
Pont 12 architectes Oxalis architectes-paysagistes
Meier + associés architectes
Communauté de proximité
Bien que plusieurs moyens technologiques permettent d’atteindre les objectifs de la Société à 2000 Watts, la ville misera majoritairement sur la conception de proximité en créant une centralité au sein même du quartier. Les futurs résidents seront en mesure d’obtenir des services du quotidien sans quitter leur milieu. Cette conception permettra de réduire la demande induite sur les divers transports publics tout en améliorant la santé publique globale par l’activité physique. Le quartier intègrera plusieurs fonctionnalités urbaines essentielles telles que des écoles, des parcs et des places publiques qui permettront de bonifier la qualité de vie globale des citoyens.
École Aeby Perneger & Associés SA Hüsler & Associés SA
École Aeby Perneger & Associés SA Hüsler & Associés SA
École Aeby Perneger & Associés SA Hüsler & Associés SA
L-Architectes Sàrl
cBmM SA Architectes
L-Architectes Sàrl